La beauté, sujet périmé ?

par | Fév 27, 2017 | 4 commentaires

Golfe de Tunis-Tunisie

Je suis peu sensible à ce qu’on appelle la photographie contemporaine* mise en valeur dans les musées et les lieux officiels. Il est rare qu’une de ces images retienne mon attention car j’en aperçois difficilement le sens ou l’harmonie.

Ma dernière expérience de ce type date d’il y a quelques années, au musée du quai Branly, pour « Photoquai ».

La conservatrice, entendue dans une émission de radio, avait expliqué par le menu les difficultés rencontrées dans les différents pays visités à la recherche des œuvres à présenter. Son discours m’avait décidé.

L’exposition avait lieu en extérieur, sur les quais, et les photographies avaient été imprimées, en double face, sur une longue toile plastique avec laquelle on avait formé un couloir à travers lequel on circulait. Elles étaient présentées sous le même format, groupées par artiste.

Cette mise en scène m’avait choqué. Imagine-t-on un musée présentant toutes ses œuvres sous la forme de photocopies plastifiées de la même taille ? Comme si chacune d’entre-elles n’avait aucune personnalité propre, aucune qualité particulière, pas de réalité concrète…

Pourtant, pour qu’un musée organisât cette exposition à grand frais, il devait s’y trouver des œuvres apportant quelque chose de nouveau au paysage déjà connu de la photographie contemporaine parisienne…

Je commençais donc ma visite avec un certain espoir. Cependant, rien ne retint véritablement mon attention, tant le non-sens, la provocation ou la violence me semblaient, comme trop souvent, monopoliser l’espace.

Interrogeant par la suite amis et connaissances, je ne trouvais personne de franchement enthousiaste. « Intéressant », fut ce que j’entendis de mieux. C’est là l’adjectif généralement utilisé à la sortie de ce type d’expositions d’art contemporain… le public, déconcerté, craignant probablement d’être considéré comme ignorant…

Pourquoi la beauté des peuples et du monde est-elle devenue un sujet de représentation   périmé ?

Que nous arrive-t-il ?

 

 

*La photographie contemporaine exclut le reportage et la photo humaniste.