L’importance de différencier
Lorsque j’ai commencé à pratiquer la photographie, le numérique n’existait pas. Seuls les professionnels avaient accès aux laboratoires où l’on savait travailler les tirages. Les autres se contentaient des résultats crus. Le numérique est venu bouleverser cela et a ouvert les portes de la créativité. Mais en même temps naissait le mythe de la photo argentique, soit disant l’intouchée, la vrai, tandis que la photo numérique se voyait dépréciée comme étant de la retouche, de l’imposture. Cette opinion, très répandue, pèse encore lourdement dans la réception générale de la photographie comme expression artistique et de reportage, même si de nos jours elle a réussit à acquérir ses lettres de noblesse grâce aux travaux sortis des mains d’une infinité des créateurs de talent.
Néanmoins un nouveau problème pèse sur la photographie. Le numérique a provoqué une production aux dimensions démesurées. Si trop de couleurs tue la couleur, trop de photos tue la photo.
Nous appelons peintre celui qui utilise la peinture pour s’exprimer, et photographe celui qui utilise l’appareil photo pour faire de même, cependant au sein de chaque groupe il y a une grande diversité dans la manière d’employer l’outil et dans l’expression qui en résulte. Pour la souligner il y eut besoin de sous nommer. Classique, contemporaine, figurative, abstraite …
En photographie il devient intéressant aussi de donner un nom à chaque type de travail, pour que chacun trouve sa place. Appeler toutes les photographies photographie cela ne donne plus aucune indication et sa visibilité en pâtit. Dans la bibliothèque de l’imaginaire populaire, une photo souvenir, une image de famille, une photo d’art, une photo surréaliste… sont toutes rangées dans le même rayon.
Il me semble que différencier revient à mieux faire exister.
Dans cet esprit, j’ai décliné mes images comme étant des travaux photographiques, voulant ainsi faire entendre l’outil et le travail qui précède et suit. Pas de revendication de l’instant en ce qui me concerne. Mes photographies prennent du temps à naître et ne sont pas le résultat du seul clic, même si celui-ci est fondamental.
Chère Consuelo,
tes réflexions sur l’art de la photographie sont toujours très passionantes et stimulantes!
Je viens de visiter l’esposition à Forli de Steve McCurry que j’ai aimé: « Icons and Women » http://www.mostrastevemccurry.it/ Et, si tu as le temps, on peux partager cette experience.
Mon photograph préféré, quand meme, s’appelle Gegory Colbert: je ne sais pas si on a dejà parlé de lui, voilà son link! https://gregorycolbert.com/
Le reste?….. Je travaille encore, avec peu d’enthusiasme et sans aucune passion… je reve le temps liberé! Un jour…
Biz et bonne année à toi et a ta famille
Antonia