L’énergie du vide
Au bord de la mer
J’arrive fatiguée d’avoir vécu dans des régions trop concrètes
Tendue d’avoir été prisonnière des lieux qui imposent, compacts, des blocs de bruits et de formes
J’arrive de la ville
J’entends l’ampleur du silence
…
Peu à peu je me défais de toutes les frontières et de toutes les charges
Ma peau ne me limite plus
Peuvent renaître alors, créés par l’énergie du vide, mes chants intérieurs
Les lames d’eau tranquille s’émoussent sur la mer de sable !
*yoyo*
comme il ventait
fort
une femme légère
s’envola
suivie d’une
autre
puis d’une et
d’une et d’une
bientôt
le ciel fut
rempli
de jupes à tire
d’ailes
et
de culottes arc
en ciel battant
des elles
les hommes têtes
en l’air
glottes en
émoi
cerveaux à feu
et à sens
dessus
dessous
bavaient sous les
dessous
à deux sous
qui s’arrachaient
com’
plumes au vent
plus le vent
soufflait
plus les hommes
devenaient
lourds
lourds
lourds
rentrant dans le
sol
plongeant dans
l’asphalte
disparaissant sous
terre
en trois rafales
ne restaient plus
sur le trottoir
que
les enfants très
jeunes
et
les très vieux
tombés en enfance
et
et
et moi
moi
j’venais d’faire
mon
coming out
pas ma faute
j’suis fhomme
moitié-moitié
j’avais choisi mon
jour
moi-tiens
pour faire le
yoyo
sur un nuage
sous terre
sur un nuage
sous terre
sur un nuage
sous…
Très beau texte